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Le sport et la drogue

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Au départ, le mot « drogue » désignait les produits de base avec lesquels les pharmaciens préparaient les médicaments, et par extension, des médicaments élémentaires. D’ailleurs, les stupéfiants qui ont longtemps été les seuls produits assimilés à la drogue ont tous commencé par être des médicaments, et il fut une époque où la morphine était en vente libre…

Les compétitions sportives ont débuté dans l’antiquité grecque à Olympie, d’où le nom de Jeux olympiques,  et, après une éclipse de plus de vingt siècles, l’esprit olympique a été remis au goût du jour par le baron français Emile de Coubertin, qui en a redéfini les règles à la fin du XIXème siècle. Depuis, l’engouement pour le sport a constamment passionné de plus en plus un grand éventail de catégories sociales, que les disciplines soient populaires comme le football, ou élitistes comme le golf.
Lors des premiers tours de France, les organisateurs avaient un budget pour la fourniture de morphine aux coureurs…
Un des premiers évènements à faire prendre conscience du fléau que représentait la drogue a été la mort dans l’ascension d’un col « vue en direct à la télé » du coureur cycliste anglais Simpson il y a peut-être quarante ans déjà. Mais ce n’est que depuis une dizaine d’années que la lutte contre le dopage (du mot anglais « dope » qui signifie drogue) est entrée progressivement dans la loi et encore plus lentement dans les mœurs.
 
La drogue dans le sport n’est qu’un aspect particulier de la consommation générale de substances ayant un effet sur l’organisme. Les voies qui amènent un sujet à se droguer sont  variées. Au départ, il peut s’agir tout simplement du désir licite de se soigner mais c’est ainsi que des grands blessés de guerre ont fini par devenir dépendant des morphiniques, qui restent malgré tout des produits indispensables, notamment pour les douleurs post chirurgicales ou cancéreuses. Certains patients ayant des maux de tête finissaient par consommer des quantités industrielles d’un médicament retiré depuis : l’Optalidon. On a vu également des mélanges détonants comme alcool plus tranquillisants. Dans d’autres cas, c’est l’aspect convivial qui déclenche la toxicomanie, et là nous pouvons citer l’alcool, le tabac, le haschich (les joints), l’ecstasy dans les rave parties.
Le sport, lui, est motivé au départ par la recherche de la performance, compte tenu d’une pression énorme et d’enjeux financiers très importants, et de la rage de gagner à tout prix. Et c’est dans ce dernier cas que même le sport amateur est impliqué. Au passage, on peut noter que la recherche de performance peut concerner d’autre catégories comme les artistes en panne de créativité ou les hyperactifs qui veulent se tenir éveillés vingt heures sur vingt quatre…
Le vélo est le sport où la drogue est apparemment courante depuis le plus longtemps.« Le sportif doit être très vigilant sur tous les traitements qu’il consomme et sur les nourritures et boissons qu’il absorbe. » Les produits les plus variés ont été utilisés, à commencer par l’alcool et les antalgiques comme la morphine. Car ce sport demande une endurance considérable à la douleur. Essayez de monter un col et vous verrez pendant combien de jours vous ne pourrez pas toucher vos mollets… et ne parlons pas des chutes à la suite desquelles certains coureurs continuent avec des fractures. Ensuite, pour lutter contre la fatigue et les coups de pompe, il y a les amphétamines. C’est vraisemblablement de cette manière qu’est mort le malheureux Simpson, allé au-delà des limites de la résistance de l’organisme, que la drogue l’empêchait  de ressentir : il a fait une défaillance cardiaque irréversible. Dans un second temps, l’effet récréatif convivial est recherché. C’est ainsi que les coureurs, parfois leur entourage et le personnel d’une célèbre équipe du tour de France ayant défrayé la chronique, « décompressaient » dans des soirées agrémentées de prise de stupéfiants et de « pot belge »[1]. La boucle est alors bouclée et certains  sportifs peuvent ainsi dériver vers la toxicomanie banale. La mort récente du champion italien Pantani est probablement due à une overdose. Le désarroi moral énorme d’être tombé de son piédestal, déchu de son statut de super champion, n’ayant plus de but précis dans sa vie, peut ainsi transformer le coureur en un toxicomane déprimé ordinaire.

Les produits utilisés peuvent varier d’un sport à l’autre. Par exemple, dans la course à pied, l’haltérophilie, et l’athlétisme, le champion va rechercher des produits visant à augmenter sa masse musculaire. Il va dans ce cas consommer des hormones anabolisantes comme la testostérone ou la nandrolone. Les photos de presse successives, mises à côté les unes des autres, de la championne américaine de course à pied Florence Griffith Joiner, qui a raflé un nombre impressionnant de médailles et notamment pulvérisé les records des 100 et 200 mètres de tous les temps aux J.O de Séoul en 1988, mettent en évidence un développement énorme de sa musculature au cours du temps. Ce développement n’est apparemment pas naturel, bien qu’il faille reconnaître qu’elle n’a jamais subi de test positif durant sa carrière. Florence Griffith Joiner est morte d’une crise d’épilepsie asphyxiante à l’âge de 38 ans, laissant orpheline une petite fille. Cependant, l’autopsie réalisée lors de son décès n’a pas ou n’a pas pu être orientée vers la recherche de stéroïdes anabolisants.