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Le patch qui stimule la libido féminine

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Et les autres femmes alors ?

N’y a-t-il pas à craindre quelques dérives, plus précisément des prescriptions faites à des femmes qui se plaignent uniquement d’une vie sexuelle trop monotone ? « Il peut y avoir des déviances mais il est important d’interroger ces femmes en panne de désir et de leur donner un traitement autre que le patch. Ce n’est pas parce qu’elles vont se voir prescrire de la testostérone que leur libido va remonter. Il ne faut pas croire que ce patch a des vertus magiques. D’ailleurs, il est expressément indiqué aux femmes en souffrance sexuelle qui ont un partenaire stable avec lequel leur sexualité était épanouie mais a cessé de l’être après l’intervention chirurgicale », insiste le Dr Berdah.
Tout de même, sur le long terme, ce médicament ne s’étendra-t-il pas à toute la gente féminine en mal de désir qui pourra, par exemple, faire appel aux sexologues pour l’aider à résoudre ce désagrément ? Du côté du sexologue Jacques Waynberg, la réponse est catégorique : « La prescription est très précise. Elle ne doit être faite qu’aux femmes carencées hormonalement et en souffrance globale. Il n’est pas question d’indiquer le patch à toutes les femmes sous prétexte qu’elles ont un problème de libido. C’est une manière très réductrice d’aborder leur sexualité.« Le patch ne doit être prescrit qu’aux femmes chirurgicalement ménopausées et en souffrance globale. Il n’est pas question de l’indiquer à toutes celles qui ont un problème de libido » Et si leur libido était uniquement associée à un taux d’hormones, on le saurait. D’une part, nous ne connaissons pas suffisamment de choses à propos de l’endocrinologie féminine pour prendre un tel risque. D’autre part, prescrire ce traitement peut déstabiliser le travail de l’ovaire et entraîner des effets secondaires gênants ». Mais alors, si ce nouveau traitement est strict et ciblé, n’en existe-t-il pas un autre à l’étude qui pourrait s’adresser à toutes celles qui n’ont pas de problème particulier sauf celui d’avoir leur libido en berne ? « À l’heure actuelle, il n’existe aucune avancée médicale pour traiter la libido car on ne connaît rien de la sexualité des femmes et de leur désir qui reste très complexe », conclut le sexologue.
Nous l’aurons compris, ce patch est une aide réelle pour les femmes chirurgicalement ménopausées qui devront au passage débourser environ 55 € par mois, non remboursés. Mais il ne doit pas être banalisé. Si les hommes ont recours à différents médicaments pour les aider à rester des Apollons au lit, certaines femmes devront encore attendre avant que la recherche mette au point un traitement qui leur rendra toutes leurs sensations. D’ici là, il faudra continuer de se pencher sur le désir féminin qui, on le sait, reste un mystère…